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De l"éthique, nous interrogeons d"abord ses rapports à l"indifférence (I), ensuite sa critique de l"esprit d"entrepreneur (II) et enfin la colère et la sollicitude (III) avec comme cadre d"expression de l"éthique l"Afrique. La question éthique qui se pose à propos de l"indifférence et de ses déclinaisons est celle qui lie la dette aux notions de devoir, de responsabilité et de réciprocité. Nos sociétés post-postmodernes fonctionnent avec le mythe de l"horizontalité. Tout doit devenir équivalent comme les articles mis en vente. Cette horizontalité refuse la verticalité qui lie les êtres humains à l"humanité passée et future et conduit à une sorte d"indifférence. L"esprit entrepreunarial a aussi surgi en Afrique, à travers la question de la gouvernance. La gouvernance, fût-elle bonne, n"est qu"un autre nom de la dictature des actionnaires et des financiers et, dans le cas des États africains, la bonne gouvernance est l"expression de la dictature des marchés financiers sous le couvert de la démocratie. Il se profile à l"horizon un modèle social où tout s"achète et se vend. La marchandise devient ainsi le nouveau totem. La bonne gouvernance est ainsi ce qui assure au marché sa fluidité et ses caprices. En fait, la gouvernance s"accompagne souvent aussi par un autre slogan à savoir la réduction de la présence de l"État au profit des investisseurs privés. Tout cela convoque la colère. Mais, l"indignation suffit-elle à donner des réponses à la déconfiture morale qui semble intimer ces mots d"ordre à l"Afrique : moins d"État et plus de commerce, moins de critiques et plus de consommation ? Qu"apporte la colère au moment ou la nouvelle théologie du marché semble s"appuyer sur et/ou se justifier à la fois par les conflits régionaux et les risques écologiques ? Que peut la colère devant l"expression d"un marché international qui est réglé sur les desiderata de la spéculation des intérêts internationaux ?

DOI: 10.1007/978-94-007-6895-6_2

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