174321

(2016) Astérion 15.

Après les Guerres d'Italie 

Florence, Venise, Rome (1530-1605)

Romain Descendre , Jean-Louis Fournel , Jean-Claude Zancarini

Dans la péninsule italienne, à une quarantaine d’années de guerres incessantes fait suite, à partir de 1494, une longue période de paix relative jusqu’à la fin du xviiie siècle. Florence, Venise et Rome sont alors les trois espaces culturels et politiques où naissent les réflexions les plus importantes – et les plus « européennes » – sur la question de la guerre et sur le déploiement d’un « après-guerre ». Après la pensée florentine qui articule politique de conquête et nécessité de la conservation en temps de guerre, « l’après-guerre » s’inscrit dans une tension potentielle, sinon permanente, entre l’impossibilité de la paix et l’acceptation de la domination politico-militaire. La compréhension des effets de cette situation peut passer par l’éloge de la neutralité et de la pacification des rapports de force, notamment dans la pensée vénitienne. Dans cette perspective, la paix constitue un cadre à la fois imposé et en mouvement. Le questionnement concerne du coup ce que la guerre transmet à l’après-guerre. Puisque la guerre est une expérience radicale, une expérience de la limite, elle est du coup porteuse d’un savoir qui acquiert une nécessité : de ce fait, ce savoir continue d’informer la réflexion, même quand la conjoncture s’est modifiée du tout au tout. Ainsi, même lorsqu’on fait passer les raisons de la conservation avant celles de la conquête, on ne remplace pas la guerre par la paix. On a cessé de penser qu’après la guerre était la paix : bien au contraire, on a placé la guerre au principe de la paix.

Publication details

DOI: 10.4000/asterion.2802

Full citation:

Descendre, R. , Fournel, J. , Zancarini, J. (). Après les Guerres d'Italie : Florence, Venise, Rome (1530-1605). Astérion 15, pp. n/a.

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