Mythe et expérience mystique selon Lucien Lévy-Bruhl

Denise Petit-Klinkenberg

pp. 114-125

Comme c'est le cas de la plupart des thèmes chers à Lévy-Bruhl, la notion de mythe subit toute une évolution. Celle-ci nous est apparue davantage en traitant le mythe par rapport à l'expérience mystique. Dans la Mythologie primitive et L'expérience mystique et les symboles chez les primitifs, c'est surtout l'aspect social du mythe qui est mis en évidence. Le mythe se réduit à l'élément social de l'expérience mystique. Les Carnets reposent notamment le problème du mythe et Lévy-Bruhl alors se rend compte que le mythe est à la fois révélation, contact avec les êtres de la période mythique et qu'il ne manque pas de s'accompagner d'émotion. Quelle différence y a-t-il encore entre le mythe et l'expérience mystique ? L'auteur avoue avoir manqué de netteté. Il ouvre des pistes qu'il n'aura malheureusement pas le temps d'exploiter jusqu'au bout. Deux manières de distinction sont esquissées. La première établit deux types principaux de révélation : « révélation-tradition » où se rangent les mythes, « révélation-expérience » où se situent les expériences mystiques. A l'intérieur de ces expériences mystiques, il établit une double distinction, de façon schématique, au début du dernier Carnet : l'expérience mystique qui se mêle à l'expérience ordinaire où des faits sont présents et celle qui ne s'y mêle pas, du moins directement, comme dans le cas du rêve. Le mythe serait plus proche de ce dernier type d'expérience mystique ; d'où sa parenté intime avec le rêve.

Publication details

Full citation:

Petit-Klinkenberg, D. (1973). Mythe et expérience mystique selon Lucien Lévy-Bruhl. Revue philosophique de Louvain 71 (9), pp. 114-125.

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