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(2012) Appareil 9.

L'appareil artistique de Schwitters

Jean-Louis Déotte

Entre le monde de la communication, de la publicité, voire du design et la production artistique, il semble y avoir un antagonisme radical. Or pendant l’entre-deux guerres, et même plus tard, un certain nombre d’artistes n’ont pas hésité à répondre à des commandes extérieures et commerciales, tout en se consacrant à leurs propres recherches plastiques. Kurt Schwitters a élaboré un terme : Merz pour indiquer que le foyer de sa production se situait délibérément au milieu, entre le langage comme système de signes et le figural (Lyotard). Il ajoutait même qu’il faisait avancer les deux domaines en même temps. Cet apparent paradoxe lui permit d’échapper à la fantasmagorie wagnérienne de l’œuvre d’art totale. Par ailleurs, il concrétisa Merz en le creusant littéralement, en en faisant un atelier qu’il habitait à Hanovre, le Merzbau, dont il y eut plusieurs états. On peut faire l’hypothèse, là aussi paradoxale, que cet atelier lui servait de réserve pour autant qu’il l’avait absorbé en lui, lui Schwitters, comme une crypte.

Publication details

DOI: 10.4000/appareil.961

Full citation:

Déotte, J. (2012). L'appareil artistique de Schwitters. Appareil 9, pp. n/a.

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