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(2005) Le Portique 15.

Sans garantie du gouvernement

Gilles-Olivier Silvagni

Ce projet de loi protége les professionnels de santé contre une judiciarisation croissante de nos sociétés occidentales. Ensuite seulement, ce texte met en place un dispositif précisant les dispositions de loi de mars 2002 sur la fin de vie, sans cependant la financer. On se revendique d’une « voie française » qui semble surtout soucieuse d’empêcher tout risque de subsidiarité de lois émanant d’autres pays de l’Union notamment concernant l’euthanasie. Dans l’émotion revendiquée d’un drame récent très médiatisé, son action est centrée sur le combat contre la douleur physique, sans jamais s’interroger sur les réalités cliniques des souffrances morales et psychiques induites par les maladies invalidantes pourtant de plus en plus fréquentes. En ne tenant compte, pour la proscrire, que d’une « obstination déraisonnable » durant la fin de vie, sans s’interroger sur les techniques mises en œuvre en médecine d’urgence et en traumatologie, cette loi ne rouvre pas la voie vers ce qui fit jadis la réputation de la clinique française dans sa capacité à porter l’ars medica et le dévouement altruiste de nos médecins au lit de chaque patient.

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Full citation:

Silvagni, G. (2005). Sans garantie du gouvernement. Le Portique 15, pp. n/a.

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