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(2008) Le Portique 21.

Vieillards d'harmonie

René Schérer

Dans le « Nouveau monde amoureux » de son « harmonie sociétaire », Charles Fourier ménage aux vieillards une place de choix. Révérends et révérendes, vénérables et vénérables, patriarches et patriarches, les femmes étant toujours comptées à égalité avec les hommes, jouissent, de 75 à quelque 140 ans, d’une longévité accrue par l’excellence de la nourriture, la gymnastique, l’absence de souci, et grâce à des activités collectives sans cesse renouvelées. Fourier, qui réserve aux vieillards les plus beaux titres et les plus belles fonctions, ne leur ôte, ni la passion d’amour, ni les possibilités de la satisfaire. L’originalité de son utopie est un qu’elle n’envisage pas amour entre vieux, mais celui dû aux faveurs de jeunes gens et de jeunes filles rivalisant en « dévouement amoureux », le plus prisé des honneurs sociétaires. Au divorce et à l’hostilité des classes d’âge en civilisation, Fourier substitue leur accord, et la plus grande joie des vieillards sera d’obtenir la confiance de la jeunesse et d’attirer la confidence de ses propres amours.

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Schérer, R. (2008). Vieillards d'harmonie. Le Portique 21, pp. n/a.

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