Le Shakespeare de Wieland entre lecteur et spectateur

Dieter Martin

pp. 109-131

C’est grâce à la transposition du Théâtre de Shakespeare par Christoph Martin Wieland, publiée entre 1762 et 1766, que le public allemand put se familiariser pour la première fois avec une grande partie de l’œuvre dramatique du poète-dramaturge élisabéthain. Longtemps, elle fut perçue comme une traduction destinée à être lue : il est vrai qu’elle n’était pas rattachée à une scène spécifique et que Wieland s’adresse, dans ses annotations, souvent de manière explicite au « lecteur ». Toutefois, le cas particulier de Wieland donne lieu à une nouvelle interrogation sur les rapports entre versions à lire et versions à jouer. Wieland a certes traduit en premier lieu pour le lecteur, mais il a aussi grandement contribué à introduire Shakespeare sur la scène allemande. De plus, il est lui-même adaptateur de La Tempête, représentée sur la scène du théâtre de Biberach en 1761. Ses traductions des œuvres dramatiques de Shakespeare furent utilisées par de nombreux adaptateurs jusqu’au début du xixe siècle. La comparaison de cinq versions d’une même scène extraite de Macbeth (Stephanie 1772/1773 ; Fischer 1777 ; Wagner 1779 ; Bürger 1783 ; Schiller 1801), permet d’illustrer les transformations que subit la traduction en prose de Wieland : d’une part, elle porte l’empreinte du langage énergique du Sturm und Drang, d’autre part, sa postérité est telle qu’on la retrouve jusque dans le théâtre du classicisme weimarien.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.186

Full citation:

Martin, D. (2007). Le Shakespeare de Wieland entre lecteur et spectateur. Revue germanique internationale 5, pp. 109-131.

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