La scène primitive de l'architecture. Gottfried Semper et Alfred Gell, les origines, le style et les effets de l'art

Caroline van Eck

pp. 207-224

Inspiré par la vue d’artefacts de Nouvelle-Zélande à l’Exposition universelle de Londres de 1851, Gottfried Semper affirma que cannibalisme et tatouage faisaient partie des premiers rites et objets humains, aux origines de la société. Cet article étudie la manière dont Semper développe une anthropologie de la création d’artefacts dans laquelle les effets produits par ces derniers et leur style jouent un rôle prépondérant. Dans la deuxième partie, nous montrerons que les conceptions de Semper étaient très proches de celles de l’anthropologue britannique Alfred Gell, au sens où tous deux appréhendent l’effet produit par les artefacts comme un effet attribué qui ne peut se déployer que dans une interaction entre êtres humains et choses. Une lecture confrontant Semper et Gell implique ainsi que le concept d’agency de ce dernier soit entendu au sens de l’attribution sociale d’effets à des objets. Une comparaison entre ces deux œuvres permet de comprendre non seulement pourquoi les hypothèses de Semper sur les effets des artefacts peuvent être confirmées par l’enquête empirique, mais aussi pourquoi la théorie de l’agentivité sociale des artefacts peut être enrichie par les analyses sempériennes du style de ces derniers.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1695

Full citation:

van Eck, C. (2017). La scène primitive de l'architecture. Gottfried Semper et Alfred Gell, les origines, le style et les effets de l'art. Revue germanique internationale 26, pp. 207-224.

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