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Dans le cadre de la réflexion sur l’héritage philosophique des messianismes, Jacques Derrida pense la « messianicité » comme structure universelle et quasi a priori de l’expérience, tandis que Gérard Bensussan, en croisant l’œuvre derridienne, appelle « temps messianique » l’événement interruptif qui met en cause le devenir historique. Tous deux accordent un rôle majeur à la tradition juive, au-delà de toute appartenance religieuse et au-delà d’une simple sécularisation, encore qu’avec bien des différences. La lecture de cette question chez les deux philosophes entend reconstruire le dialogue entre leurs positions respectives. Elle montre en fin de compte que la réflexion de Derrida s’achève sur une indécision apparente au sujet du rapport entre messianicité et messianismes, tandis que Bensussan signale cette aporie et indique la nécessité de situer le temps messianique au-delà dans la tradition du messianisme juif.

DOI: 10.4000/cps.486

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