L'empirisme devant le problème de la bêtise

Michel Adam

pp. 5-34

La philosophie empiriste aborde bien le problème de la bêtise, mais elle estompe la spécificité de son rapport avec la vie de l'esprit, puisque l'acquisition du savoir va de soi, la nature est décalquée dans le savoir, puis dans le signe, la psychologie humaine prolonge la psychologie animale. La faiblesse d'esprit n'est qu'une lenteur de constitution. Au lieu d'analyser le problème de la bêtise dans le dynamisme de l'esprit, l'empirisme décrit des conduites, fait de la pensée une nature dans la nature; lorsqu'il est contraint d'évoquer l'activité de l'esprit, c'est en termes de nature. Un tel contexte rend impossible la compréhension de la bêtise, qui est trahison de l'engagement nécessaire du sujet envers son aptitude à former des jugements.

Publication details

Full citation:

Adam, M. (1984). L'empirisme devant le problème de la bêtise. Revue philosophique de Louvain 82 (53), pp. 5-34.

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