Nature et individualité chez Spinoza et Leibniz

Joseph Moreau

pp. 447-456

La distinction relevée par Spinoza entre la série des choses fixes et éternelles et celle des choses singulières changeantes correspond à deux manières de considérer les modes finis, d'une part dans l'éternité de leur essence, d'autre part dans l'existence spatiotemporelle. Chaque chose singulière est conçue comme une essence individuelle, qui est une détermination particulière de l'essence éternelle de Dieu, et à travers laquelle s'exprime sa puissance infinie, de sorte que chaque essence singulière est une force ou conatus. Par là est préfigurée la conception leibnizienne de la monade, qui pré suppose la distinction entre l'ordre des phénomènes, régis par les lois de la mécanique, et le monde des substances, où régnent le dynamisme métaphysique et l'harmonie spirituelle. En outre, la considération des monades comme « parties totales » éclaire rétrospectivement la notion spinoziste des modes, qui ne sauraient être confondus avec de simples parties.

Publication details

Full citation:

Moreau, J. (1978). Nature et individualité chez Spinoza et Leibniz. Revue philosophique de Louvain 76 (32), pp. 447-456.

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