Perspective(s) sur les philosophies de la Renaissance

Franz Crahay

pp. 655-677

Peut-on parler sérieusement de la philosophie de la Renaissance et, dans cette mesure, lui reconnaître quelque unité ? L'A. tente de répondre par l'affirmative. Toutefois, insistant sur les conditions et les limites de cette réponse, c'est d'un problème de méthodologie de l'histoire de la philosophie qu'il s'occupe par priorité. Aux classifications coutumières, fondées sur des rubriques mal définies et incomplètement cohérentes, l'A. oppose — et s'en justifie — une compréhension de la philosophie de la Renaissance dans son devenir général, selon le schéma, partiellement assimilable à une triade hégélienne, Dieu → Nature → Raison. Les nombreux courants de pensée (la notion lui paraît survivre à la critique de M. Foucault) et les multiples ébauches qui marquent cette période s'accommodent raisonnablement d'un tel schéma. Certaines œuvres déjà modernes, bien qu'encore dominées par la perspective théocentrique héritée du Moyen âge, manifestent les signes d'un déplacement de Dieu au profit de ce nouveau centre de pensée et d'action qu'est, dans son imprécision et son instabilité mêmes, l'idée de Nature. L'essor de l'humanisme se trouve, selon cette optique, subordonné à une transformation culturelle plus profonde. Enfin de la Nature émergera, longtemps cherchée comme source nouvelle d'autorité, la moderne ratio.

Publication details

Full citation:

Crahay, F. (1974). Perspective(s) sur les philosophies de la Renaissance. Revue philosophique de Louvain 72 (16), pp. 655-677.

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