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(2002) Le Portique 10.

Jouissance du corps, addictions et figures du ravage

Claude Escande

L’écoute du discours du toxicomane, sa position de coupable, de victime, de rien, de reste, d’homme sans valeur rend compte en tant que figures du ravage d’une problématique envahie par la pulsion de mort qui se caractérise par une proximité et une ressemblance avec la psychose.Le toxicomane, l’alcoolique, l’anorexique, c’est celui qui s’oppose à l’exigence de la perte, de la dette symbolique, qui refuse l’exigence de sacrifier la jouissance, qui utilise la transgression pour jouir en payant de son corps, de sa vie, à la place d’une livre de chair. Cette logique relève du principe de destruction et non du principe de plaisir marqué habituellement de l’insatisfaction car l’univers du toxicomane c’est la promesse d’un paradis où l’Autre est substitué par un objet de besoin, un objet inerte qui ne trahit pas, qui permet à celui qui s’y adonne de se fixer à un lien qui tienne, qui, paradoxalement le maintient quelquefois en vie.Ce lien artificiel et stupéfiant lui épargne les avatars des objets de la vie quotidienne, leur déception, leur inconsistance et leurs désespérants risques de disparition.

Publication details

Full citation:

Escande, C. (2002). Jouissance du corps, addictions et figures du ravage. Le Portique 10, pp. n/a.

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