Philosophes du langage et autonymie

une déjà longue histoire

Philippe de Brabanter

pp. 11-43

RÉSUMÉ: Nous tentons de montrer la richesse de la réflexion sur l’autonymie en philosophie du langage et de mettre cette réflexion en parallèle avec l’évolution de la discipline au cours des 120 dernières années. Les philosophes-logiciens de la fin du XIXe et première moitié du XXe siècle (citons Frege, Tarski et Carnap) aspiraient à construire, à l’usage de la science, des langages formels dépourvus des défauts des langues ordinaires. Mais le projet logiciste s’est révélé irréalisable et les préoccupations se sont déplacées des systèmes formels vers les langues naturelles et le langage. Dans le même temps, s’est substituée à un discours plutôt prescriptif une entreprise de description et d’analyse proprement linguistique, centrée principalement sur les phénomènes qui mettent en jeu la signification. Les théories avancées pour caractériser l’autonymie reflètent cette transformation de la discipline: on est passé de propositions (l’autonyme comme nom ou comme description définie) qui convenaient aux langages formels à des théories qui épousent mieux la diversité des manifestations réelles de l’autonymie. Ces théories permettent, entre autres, de rendre compte, avec une réussite variable, des cas nombreux où un fragment de discours semble être à la fois en emploi autonyme et en emploi ordinaire (cf. Ton «amoureux» est arrivé). Ces énoncés hybrides sont importants parce qu’ils touchent à des questions centrales en philosophie du langage, notamment le problème de la frontière entre sémantique et pragmatique.

Publication details

Full citation:

de Brabanter, P. (2005). Philosophes du langage et autonymie: une déjà longue histoire. Histoire Épistémologie Langage 27 (1), pp. 11-43.

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