L'historicité chez Merleau-Ponty

Creusa Capalbo

pp. 511-535

Avec Merleau-Ponty il faut passer d'une philosophie de l'Erlebnis, comprise sous le rapport d'une philosophie de la conscience, à une philosophie de l'Urstiftung comprise comme philosophie de l'Être sauvage, dont l'institution fondatrice est l'historicité « verticale ». En celle-ci s'ouvrent et se distinguent l'historicité de l'être humain et l'historicité de l'histoire concrète. La première montre que si l'être humain est pris dans un réseau d'institutions qui font de lui comme un produit passif, du moins échappe-t-il à cette grille dans son être le plus vif, qui consiste dans la tâche de se faire soi, de s'instituer. L'historicité dans l'histoire concrète est une œuvre à faire en coexistence, comme institution de la culture, de la société, de la science et de l'art, ce qui conjure l'idée d'un sens total, et donc totalitaire, de l'histoire. Quant à l'historicité verticale elle-même, elle s'explicite dans l'institution d'un « il y a » : c'est la mise en œuvre de l'Être brut par lui-même, l'attestation d'un logos « sauvage » qui fait la verticalité de l'existence et ne réduit pas celle-ci à l'être de l'homme.

Publication details

Full citation:

Capalbo, C. (1975). L'historicité chez Merleau-Ponty. Revue philosophique de Louvain 73 (19), pp. 511-535.

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