166760

(2011) Methodos 11.

Jouer du piano

Fériel Kaddour

La réflexion s’appuie dans un premier temps sur une opposition entre deux attitudes de pianistes  à l’égard du travail à l’instrument : Gould, qui revendique une séparation d’avec le clavier pour ne privilégier que la lecture; Arrau, dont la technique au contraire vise à « faire corps » avec son piano. L’étude de ces deux démarches d’interprètes conduit à une conclusion croisée : l’abstraction gouldienne n’est rien d’autre qu’un déplacement du jeu vers d’autres instruments (ceux qui servent à la prise de son et au montage de ses enregistrements) ; le « faire-corps » hérité de la culture pianistique romantique est plus dialectique que fusionnel, et en cela implique une capacité de mise à distance. A partir de cette double conclusion, on tâche enfin de repenser la place du jeu à l’instrument dans la mise en œuvre d’une interprétation, en interrogeant le dialogue qui s’instaure entre la partition telle qu’elle s’écrit et le geste tel qu’il se joue.

Publication details

DOI: 10.4000/methodos.2600

Full citation:

Kaddour, F. (2011). Jouer du piano. Methodos 11, pp. n/a.

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