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(2001) Le Portique 7.

Ce qui resterait à faire à la philosophie 

gloser la science

Antonia Soulez

Il est ici question de la fonction de l’argument transcendantal des conditions qui sont sous-jacentes à l’articulation grangérienne de la philosophie avec la science. Je distingue deux sortes de « transcendantal », le premier quant à la subjectivité de source kantienne, la seconde quant aux jeux de l’imagination dont je pense Granger tire le fruit. Ce dernier se subdivise encore chez Wittgenstein en deux sortes de « jeux », un jeu transcendantal, présent dans le Tractatus et accepté, et un jeu détranscendantalisé, purement grammatical, dans la seconde philosophie. Je montre que Granger n’a pas intérêt à adopter ce troisième sens car il l’écarterait irrémédiablement de la rationalité de la science. Il reste que Granger transplante les « jeux de langage » dans l’activité symbolique du philosophe tourné vers la science. De cette façon, il n’est pas sans esthétiser ces jeux quoique pour le bénéfice de la rationalité. Il s’ensuit un problème et une question : 1. le clivage entre philosophie du langage et épistémologie, 2. de quelle nature, de « langue » ou de « pensée », sont au juste les catégories sur lesquelles s’appuie l’activité de « commentaire » qu’est la philosophie vis-à-vis de la science ? N’y aurait-il pas implicitement un socle catégorial de double nature ? L’épistémologie en « style transcendantal » conduit à maintenir ensemble deux dimensions incompatibles : le transcendantal et le grammatical, et cela comme en équilibre au-dessus d’un univers dont l’objectivité est purement aspectuelle.

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Full citation:

Soulez, A. (2001). Ce qui resterait à faire à la philosophie : gloser la science. Le Portique 7, pp. n/a.

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