165992

(2014) Le Portique 34.

D'un procès l'autre, ennui de Sade

Francis Marmande

Juste après la guerre, en 1945, un jeune homme, Jean-Jacques Pauvert, se met dans l’idée d’imprimer Sade. La majorité légale est alors fixée, pour une trentaine d’années encore, à l’âge de 21 ans. Dix ans plus tard, ayant eu à connaître de cette publication, la très puritaine Commission du Livre émet l’avis qu’il y a lieu à poursuites pour quatre titres : La Philosophie dans le boudoir, La Nouvelle Justine, Juliette et Les Cent Vingt Journées de Sodome. Le 15 décembre 1956, s’ouvre à Paris, devant la XVIIe chambre correctionnelle, le procès connu par la publication de ses minutes sous le titre, L’Affaire Sade. Me Maurice Garçon, grande figure du barreau, défend Pauvert. Sont cités à la barre Paulhan, Cocteau, Bataille et Breton. Le jugement fut rendu le 10 janvier 1957. Dans ses « attendus », aussi fondés en critique littéraire qu’en anthropologie et en morale, le tribunal « condamne Pauvert à 80.000 francs d’amende et aux dépens ; ordonne la confiscation et la destruction de l’ouvrage saisi. »

Publication details

Full citation:

Marmande, F. (2014). D'un procès l'autre, ennui de Sade. Le Portique 34, pp. n/a.

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