Kierkegaard contre l'Église. Un combat contre l'histoire

Vincent Delecroix

pp. 195-210

Pendant les deux dernières années de sa vie, de 1854 à 1855, Kierkegaard s’est lancé dans un combat d’une rare virulence contre l’Église, polémique directe, concentrée dans les pamphlets de L’Instant (Øjbliket), qui visait l’Église luthérienne d’État, ses plus hauts représentants et l’état moral et religieux de ses « prêtres-fonctionnaires ». La polémique reposait sur la thèse centrale que « la chrétienté a aboli le christianisme ». Mais par là elle montre que la confusion théologico-politique que représente Église d’État n’est probablement pas le problème central et qu’elle ne se résume donc pas à la thèse religieuse de l’émancipation, répandue dans les courants de la Réforme radicale et dans les mouvements de Réveil. En étudiant ce que signifie l’abolition du christianisme, on tâche de remonter à son sens philosophique fondamental : la lutte contre l’Église est une lutte contre l’histoire, non pas seulement contre l’histoire catastrophique du christianisme mais, plus profondément encore, contre l’usage du concept d’histoire dans la philosophie de la religion et plus particulièrement du christianisme.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.386

Full citation:

Delecroix, V. (2008). Kierkegaard contre l'Église. Un combat contre l'histoire. Revue germanique internationale 8, pp. 195-210.

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