Hegel à Augsbourg. Confession et commémoration

Philippe Büttgen

pp. 33-53

Parmi les nombreux textes parus à l’occasion de la commémoration, en juin 1830, du tricentenaire de la Confession d’Augsbourg et de sa remise à Charles Quint, on trouve un discours académique tenu par Hegel en sa qualité de recteur de l’Université de Berlin. Pour Hegel, participer à cette célébration, profondément politique, d’un événement crucial de l’histoire de la Réforme, et plus discrètement de l’Union des confessions protestantes réalisée à partir de 1817, constituait un acte philosophique ; c’est bien comme philosophe, et comme laïc, que Hegel prend la parole. Il le fait cependant selon une modalité le plus souvent étrangère aux histoires de la philosophie : sur le mode de la déclaration d’appartenance, de la profession de foi, de l’adhésion à une doctrine. Cette forme spécifiquement doctrinale du discours philosophique en Allemagne apparaît plus décisive que toutes les tentatives faites jusqu’ici pour mesurer le « protestantisme » de Hegel. Il s’agit de saisir la genèse de la politique de l’affirmation caractéristique des philosophies allemandes contemporaines, rapportée à la fois au moment de politisation du religieux dans lequel elle surgit, aux alentours de 1830, et à une histoire plus longue du pathos de l’appartenance et de l’assertion, caractéristique de la culture confessionnelle luthérienne.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.372

Full citation:

Büttgen, P. (2008). Hegel à Augsbourg. Confession et commémoration. Revue germanique internationale 8, pp. 33-53.

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