La question de l'humanisme chez Max Scheler

Olivier Agard

pp. 163-186

Cet article s’efforce de comprendre ce qui peut paraître comme un paradoxe : Max Scheler met à la fin des années 1920 au centre de sa philosophie une anthropologie, alors qu’il avait critiqué de façon virulente le tournant anthropologique qui caractérise la pensée moderne. Sa phénoménologie fonde une anthropologie qui récuse l’anthropocentrisme. Dans le contexte de la crise de l’historisme, Scheler considère cependant que la métaphysique doit abandonner la figure d’un Dieu personnel et intégrer l’idée de l’impuissance de l’esprit. Il s’agit désormais de fonder sur de nouvelles bases une pensée de l’éminence de l’homme, mais sans revenir aux définitions traditionnelles. C’est l’objet de l’anthropologie philosophique qui se veut aussi une réponse à deux discours que Scheler juge problématiques : les théories de la décadence (Klages, Theodor Lessing...) et l’« athéisme postulatoire » (Nietzsche, Kerler, Hartmann).

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.331

Full citation:

Agard, O. (2009). La question de l'humanisme chez Max Scheler. Revue germanique internationale 10, pp. 163-186.

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