Suite hongroise. Szondi après Lukács

Denis Thouard

pp. 45-66

L’article pose la question du concept central de la critique szondienne : appréhender l’histoire dans l’œuvre et non seulement l’œuvre dans l’histoire. Il discute le statut de reprise de l’historisation des formes et des genres littéraires accompli par l’esthétique de Hegel dans les premiers livres de Szondi, la Théorie du drame moderne (1956) et l’Essai sur le tragique (1961). On montre que l’approfondissement de l’historisation doit beaucoup au travail du jeune Lukács entre son Développement du drame moderne(1909), sa « métaphysique de la tragédie » (1910) et sa Théorie du roman(1916), qui a entrepris une critique de la forme abstraite pour faire place à la temporalité singulière de la durée. Szondi s’inspire de ces travaux et les prolonge à sa façon. Il conduit la particularisation des catégories dans l’œuvre jusqu’à la fragmentation, sans renoncer à l’horizon d’intelligibilité promis par le geste hégélien. Le croisement des inspirations dialectique et herméneutique (Hegel et Schleiermacher ou Lukács et Adorno) produit une alternance des priorités, caractéristique de la tension qui l’habite.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1374

Full citation:

Thouard, D. (2013). Suite hongroise. Szondi après Lukács. Revue germanique internationale 17, pp. 45-66.

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