"Réalité représentée" 

la mimesis dans Mimésis d'Erich Auerbach

Edoardo Costadura

pp. 35-47

Cet article se propose de montrer que le concept de mimesis littéraire reste ancré, pour Erich Auerbach, à la définition qu’en donne Platon dans le 3ème livre de La République. Tout en renversant l’échelle de valeurs établie par le philosophe grec, et en plaçant donc la mimesis non pas au troisième mais au premier rang au cœur même de la vérité, Auerbach conçoit l’« imitation » littéraire comme un procédé consistant à transférer dans un tissu textuel (narratif) de la réalité apparemment non manipulée par les artifices de la représentation – une réalité qui, comme le suggère le sous-titre de l’ouvrage (« réalité représentée »), se donnerait comme d’ores et déjà représentée par elle-même, que ce soit sous forme dialogique ou sous forme diégétique. Ce qui constitue pour Platon le comble de la supercherie, constitue pour Auerbach le fruit le plus mûr du « réalisme » occidental. Pour Auerbach la mimesis ne serait donc pas un mode de représentation du réel, mais bien plutôt un mode de présence du réel dans la représentation.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1552

Full citation:

Costadura, E. (2015). "Réalité représentée" : la mimesis dans Mimésis d'Erich Auerbach. Revue germanique internationale 22, pp. 35-47.

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