L'implicite et l'interface sémantique-pragmatique

où passe la frontière ?

Jacques Moeschler

La question de l’interface sémantique-pragmatique est apparue dès le début du tournant gricéen, fondé sur les concepts de signification non naturelle et d’implicature. La question cruciale est devenue celle des critères permettant de définir la signification linguistique et le sens intentionné du locuteur. Dans cet article, nous montrerons quels sont les arguments empiriques qui illustrent la complexité de l’interface sémantique-pragmatique, comme les implicatures conversationnelles généralisées, les explicatures, ou encore la relation entre conditions de vérité et sens pragmatique. Nous discuterons principalement de quatre types de contenus, sémantiques (implication, présupposition) et pragmatiques (explicature, implicature), en montrant que les critères de l’explicitation et de la négation (descriptive et métalinguistique) donnent une première réponse à la question de l’interface sémantique-pragmatique. Des critères supplémentaires (vériconditionnalité, engagement du locuteur, contexte, nature implicite du contenu) permettent de donner une image précise de la complexité de la signification, linguistique et pragmatique, à l’origine de la différence entre la signification conceptuelle et procédurale (Moeschler 2016a), mais aussi de la frontière sinueuse sémantique-pragmatique (Moeschler, à paraître).

Publication details

DOI: 10.4000/corela.6571

Full citation:

Moeschler, J. (2018). L'implicite et l'interface sémantique-pragmatique: où passe la frontière ?. Corela 25 (HS), pp. n/a.

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