La fin de l'empirisme?

Bas C. van Fraassen

pp. 449-479

Si l'empirisme veut être une position philosophique viable, il doit renoncer à son association traditionnelle avec les épistémologies fondation- nalistes. L'argumentation générale développée par Paul Feyerabend en faveur de cette conclusion dans son article «Classical Empiricism» (1970) s'appuie sur un argument utilisé par des jésuites du dix-septième siècle contre le fondamentalisme protestant. L'argument est très général, et il s'applique à toute épistémo- logie fondationnaliste, y compris à la conception selon laquelle ce que nous devons croire correspond exactement à ce que l'expérience établit, et à rien de plus — une position qui, selon Feyerabend, s'identifie à, entre autres, l'«idéologie dogmatique» de Newton. Mais, bien sûr, la subtile ironie de Feyerabend ne laissera pas la position des jésuites indemne. Au contraire, elle jette un doute sérieux sur sa capacité à survivre à sa propre critique. Néanmoins, l'A. essaiera de montrer que, d'une certaine manière, toutes les positions examinées peuvent être retenues — et ce y compris l'empirisme, victime de toutes les calomnies. Ceci exigera de leur part qu'elles renoncent à une bonne partie de la conscience erronée qu'elles se font d'elles-mêmes.

Publication details

Full citation:

van Fraassen, B.C. (2000). La fin de l'empirisme?. Revue philosophique de Louvain 98 (3), pp. 449-479.

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