Dieu dans le premier livre de l'Éthique

Claude Troisfontaines

pp. 467-481

L'article aborde deux questions étroitement liées : celle du passage des attributs à la substance et celle de la connaissance de la substance à partir de deux attributs. L'interprétation qui remonte à Hegel et qui fait des attributs des formes de l'entendement déterminant subjectivement la substance tout en la laissant objectivement indéterminée, est remise en cause par les interprétations récentes de Deleuze et de Gueroult. Ces deux commentateurs considèrent les attributs comme d'authentiques substances s'intégrant dans la substance divine sans perdre leur qualité de substance. L'auteur estime que, dans ce cas, on risque de faire s'évanouir l'idée même d'une substance divine existant en soi et qu'il devient difficile de prétendre à une connaissance adéquate de Dieu à partir de deux de ses attributs. En réalité, Spinoza présuppose l'existence du Parfait, de Dieu comme substance dotée d'une infinité d'attributs et c'est ce qui lui permet de passer des attributs à la substance et d'en déduire les propriétés qui se réciproquent avec son essence. Toute la question est alors de savoir ce qui fonde cette thèse sous-jacente, ce qui garantit la validité de cette idée de Dieu dans le système spinoziste.

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Full citation:

Troisfontaines, C. (1974). Dieu dans le premier livre de l'Éthique. Revue philosophique de Louvain 72 (15), pp. 467-481.

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