163425

2018

ISBN n/a

Corela

Vol. 16 (2)

Edited by

Daniel Roulland

Beaucoup de questions abordées dans ce volume 16-2 sont connues pour leur résistance à l’explication. Elles sont traitées ici de front, avec des propositions novatrices ou des suggestions de modification de modèles actuels. Il en est ainsi des deux premiers textes, tous les deux portant sur des questions de phonologie. Quentin DABOUIS propose de reprendre la prononciation des voyelles sous accent secondaire, peu étudiée, àl’aide d’un corpus élargi. Il compare principalement les modèles de L. Guierre et J-M. Fournier pour suggérer des révisions intéressant surtout la loi de Luick, grâce à la prise en compte du pied. Les problèmes théoriques que cela pose dans le modèle de Guierre sont soigneusement répertoriés et traités. A propos du berbère tachelhit, Mohamed LAHROUCHI avait déjà formulé l’hypothèse que les racines trilitères ont une structure interne avec une position tête sélective. Cette sélectivité favorise l’obstruante dans une séquence obstruante-sonante, la sonante occupant la position de complément, ce qui permet à l’auteur d’expliquer la gémination au thème de l’inaccompli. L’article apporte des arguments supplémentaires en faveur de cette analyse avec la notion de « complexité » consonantique. Dans le troisième article, Marine POIRIER reprend pour l’espagnol la question de l’alternance más de / más que à l’aide d’outils théoriques novateurs  (énaction, chronosyntaxe, théorie de la relation interlocutive) qui explorent la « mise en dialogue et en synergie » dans la construction du sens. Aucun déterminisme co-textuel ne paraissant fonctionner, il convient d’étudier les « actes d’interprétation » effectués  in situ. Dans les deux articles suivants, des questions didactiques révèlent des phénomènes importants, touchant là encore à l’interprétation et à son caractère primordial. Dans le cadre théorique du lexique-grammaire de M. Gross, Alma BULUT et Agel JEBALI étudient la rigidité syntaxique avec la distinction formelle entre les locutions verbales (avoir froid, locution figée) et les locutions à verbe support (faire une promenade, déterminant non figé) pour des locuteurs natifs et pour des apprenants de L2. Pour ces derniers, contrairement à ce qu’on attendrait de prime abord, ce sont les constructions à verbe support non rigides, qui sont les mieux réussies. Pour sa part, François TROUILLEUX révise l’analyse des compléments du verbe français à l’école en montrant comment les commutations formelles « modernes » issues du distributionnalisme excluent la dimension interprétative de façon dommageable et ... fallacieuse, puisqu’en réalité la question du sens s’avère incontournable. Donc, sans revenir à la lettre du « complément circonstanciel » de la tradition, il estime indispensable d’en reprendre l’esprit, en revalorisant le sens et l’interprétation. En clôture du volume, l’article de pragmatique d’Olivia TCHEMAKO traite de l’indirection obligée des actes de langage « directifs » - selon la taxinomie de J. Searle -  dans le cadre des discours onusiens. Différentes formes d’indirection visant à la « politesse » y sont en effet observables et elles sont essentielles dans la caractérisation du « sous-genre diplomatique », ce qui fait de la mise en contexte et de l’interaction des paramètres obligés du fonctionnement « réel » de la langue.

Publication details

DOI: 10.4000/corela.6896

Full citation:

Roulland, D. (ed) (2018). Corela 16 (2).

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